Nouvelles extensions : une révolution dans le secteur des noms de domaine ?

Depuis environ six mois, les articles sur le lancement des nouvelles extensions de noms de domaine se multiplient dans la presse spécialisée dans l’internet (voir par exemple Le JournalduNet ou FrenchWeb). Il est assez rare que l’industrie des noms de domaine, traditionnellement opaque et peu connue, reçoive autant de marques d’intérêt. De manière unanime, les articles insistent sur les changements que les quelque mille nouvelles extensions qui devraient être opérationnelles dans le courant de l’année 2014 vont entraîner sur la navigation des internautes, le fonctionnement des moteurs de recherche et les choix marketing permettant une meilleure visibilité sur internet. Se voulant objectifs et en conséquence beaucoup moins optimistes que les communications et autres publicités déguisées qui circulent actuellement sur le web, les transparents ci-après proposent un aperçu de ce que sont les nouvelles extensions et de ce que l’on peut en attendre.

Les nouvelles extensions : un coup marketing

Si, en tant qu’acteurs du secteur des noms de domaine, nous pouvons nous réjouir de l’éclairage apporté à notre spécialité, il est dommage que l’attention se porte sur ce sujet en particulier. En réalité, de big bang ou de révolution il n’y aura point, et même le terme de « nouvelles extensions » nous paraît galvaudé. La seule nouveauté tient dans le nombre considérables d’extensions à venir. Toutefois, leur utilité et leur intérêt n’atteint souvent même pas celui des .biz, .info, .mobi, .tv, .asia, .tel, .me ou .co, qui furent en leur temps également présentées comme des nouvelles extensions révolutionnaires et dont aucune n’est entrée dans les usages. La courte vidéo ci-après fait le point sur la réalité des nouvelles extensions, avec un regard plus critique que celui proposé actuellement par la presse spécialisée.

Les grands gagnants des nouvelles extensions

Si l’on souhaite être plus précis, il faut admettre que les nouvelles extensions sont déjà un succès pour une catégorie d’acteurs. L’ICANN tout d’abord, a récolté pas moins de 300 millions de dollars en frais de candidatures. Les candidats eux-même, c’est-à-dire les registres des nouvelles extensions, devraient également bien rentabiliser leur investissement dans l’ensemble, grâce à l’inventivité des solutions de protection contre le cybersquatting, toutes aussi onéreuses et inutiles les unes que les autres, mais qui trouvent des débouchés auprès de grands groupes peu regardants quand aux dépenses liées à la sauvegarde de leurs marques. Les bureaux d’enregistrement, qui sont les marchands de tous ces artifices, n’ont pas d’autre choix que de participer à cette grande mascarade, et devraient également y trouver leur compte. Comme à chaque fois dans les soi-disant innovations du secteur des noms de domaine, les seuls vrais perdants seront les apprentis domaineurs, qui vont plus ou moins rapidement comprendre qu’ils ont investi dans des actifs virtuels sans la moindre valeur, et les entreprises et autres organismes qui auront la mauvaise idée de bâtir des projets web avec l’une ou l’autre de ces nouvelles extensions. La vidéo ci-après essaie modestement, arguments à l’appui, de les en dissuader.


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