les nouvelles extorsions …

Il y a plus de 1700 nouvelles extensions en cours d’introduction. Personne ne peut les lister et la confusion est grande, les motivations incertaines et le calendrier erratique.

Une première certitude : les domaineurs restent en dehors du mouvement, souvent échaudés par les anciens filons comme le .mobi , le .tel ou le .tv qui ont sévèrement raclé les fonds de poche sans ramener ensuite un centime, malgré les perspectives de magot vantées à chaque lancement… Les domaineurs ont compris depuis longtemps l’intérêt des valeurs phares que sont le .com et les ccTLD comme le .fr.

Une deuxième certitude : les ayant droits ne se précipitent pas comme prévu. Les détenteurs de marques à protéger ont commencé à comprendre qu’une extension est nuisible uniquement si elle génère du trafic. Alors qu’il était financièrement justifiable de protéger une vingtaine d’extensions génériques, l’explosion de la dépense les a amenés à reconsidérer leur position, contrairement aux attentes des porteurs de projets qui avaient pourtant bien organisé leur racket. A commencer par Donuts qui propose moyennant finance l’inscription à sa DPML (Domains Protected Marks List), formule de « protection » bien connue des gérants de boite de nuit ou de petits commerce dans les quartiers chauds… paie, et personne ne viendra t’embêter sur nos 200 extensions !

Cette fronde des « moutons » risque de mettre à mal l’ensemble du piège qui leur a été tendu avec la complicité de l’ICANN (cherche à qui le crime profite … à coup sûr !) En effet, les vendeur de TMCH (TradeMark ClearingHouse) sont très loins d’atteindre leurs prévisions, et le système risque fort d’être déficitaire.

Alors, après avoir vanté sans grand succès les avancées fabuleuses sur le plan marketing des .pizza, .guru, .ninja et autres .tatoo et .rich, les marchands de TMCH affûtent leurs couteaux : l’un d’eux adresse aujourd’hui un message d’alerte sur le risque de phishing que présente l’indispensable .EMAIL : la vigilance est de mise et l’absence de protection dans de nouveaux GTlds à risque , dont le .EMAIL fait partie , pourrait leur coûter très cher . En effet, D’après une étude de Ponémon en 2012, une attaque réussie coûte en moyenne 214 000 dollars à une entreprise, en frais d’investigations pénales, d’investissement dans la technologie et de rétablissement d’image de marque. 

Les « extensions à risque », en voilà un argument qu’il est bon, surtout que pour faire valoir votre droit légitime sur UNE extension, il faut passer par la case  … TMCH, bien sûr.

Vivement que le .SUCKS, de loin la plus belle et la plus indispensable des extensions autorisées par l’ICANN voie le jour :  icann.sucks, ça sonne bien, non ?

1 réponse
  1. David CHELLY
    David CHELLY dit :

    Merci de l’article,
    pour les domaineurs, c’est certain qu’ils ne tomberont pas dans le piège des nouvelles extensions soi-disant révolutionnaires qu’on leur a si souvent tendus. Les éditeurs de sites vont aussi totalement zapper des extensions qui ne feraient qu’entraîner de la confusion auprès de leurs visiteurs.
    Par contre, pour les ayant-droits, je ne savais pas qu’ils étaient pour l’instant réticents et c’est une bonne nouvelle. Les bureaux d’enregistrement se doivent à mon avis de commercialiser ces nouvelles offres, mais on attend quand même d’eux un minimum d’objectivité par rapport à ce que ces nouvelles extensions sont susceptibles d’apporter, c’est-à-dire rien. Et là, on est malheureusement très loin du compte. L’argument de la peur du cybersquatting, que l’on peut démonter en 5 sec. (cf. http://www.onlinestrat.fr/news/conseils/nouvelles-extensions.php) est l’une de leurs dernières cartouches…

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